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Prenons un exemple concret

Une entreprise dépose une annexe obligatoire à sa déclaration TVA en République Tchèque (le fameux et redoutable "VAT Control Statement"). Elle doit notamment mentionner dans ce relevé l'adresse et le numéro du siège social de ses clients dans deux colonnes séparées. Elle renseigne par inadvertance le numéro de la rue et la rue dans la même colonne.

Résultat de cette erreur matérielle ?

L'administration fiscale tchèque considère que l'annexe n'a pas été déposée et lui inflige une amende de 50.000 CZK ! (voir aff. 43 Af 6/2020-37)

 

Comment contester une amende?

Alors, que faire lorsque votre entreprise reçoit une amende en TVA ? Est-il possible de la contester ?

Oui. Avec le test de proportionnalité

Il faut savoir que le pouvoir de sanction d’un Etat n’est pas sans limite : il peut, certes, prévoir une amende en cas de défaillance de l’entreprise mais cette sanction pécuniaire doit être proportionnée à la gravité de l’infraction. Pour le reformuler autrement, la sanction ne doit pas aller au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs que sont l’exacte perception de la taxe et l’évitement de la fraude.

Tel est l’enseignement de la cour de justice.

A retenir

Les règles du jeu TVA sont complexes et les erreurs commises par les entreprises dans la gestion de leurs obligations déclaratives  (par ex. reprise d’une opération dans la mauvaise grille d’une déclaration TVA) sont fréquentes.

La mauvaise nouvelle ? Chaque erreur fait généralement l’objet d’une sanction pécuniaire automatique et immédiate.

La bonne nouvelle ? L’entreprise qui passe par la case sanction peut se défendre. La sanction qui lui est infligée par l’administration fiscale doit être proportionnée par rapport aux objectifs fixés par la Directive TVA, à savoir assurer le recouvrement des taxes et éviter la fraude.

En cela, l’utilisation du test de proportionnalité pourra s’avérer redoutablement efficace pour contraindre l’administration fiscale à tempérer ses ardeurs.